Mesurer ce qui compte vraiment
Mesurer ce qui compte vraiment. Mesurer ce que les citoyens vivent au quotidien plutôt que ce qu’ils produisent.
Le bonheur constitue une aspiration fondamentale de chacun.e et recouvre des domaines larges et subjectifs. Mais le bonheur c’est aussi le collectif et le territoire.
Le PIB est aujourd’hui l’outil unique qui permet de mesurer « vitalité et richesse » d’un territoire. Il nous faut réinventer ensemble cette vision dans l’objectif de créer des indicateurs qui montreront ce à quoi nous sommes attachés et qui guideront les politiques locales.
Une méthode de recherche-action pour mettre en dialogue
les marqueurs du Bonheur Local et les enjeux d’habitabilité territoriale

Immersion dans le projet pour la création d'indicateurs de Bonheur Local Brut
Déconstruire les grandes représentations et principes de développement actuels pour mieux se situer et coconstruire des alternatives locales, démocratiques et durables, appuyées sur les singularités du territoire.
Accompagnée pendant 2 ans par Gabriel Colletis, économiste au LEREPS (Toulouse 1), l’équipe-projet a alterné entre des temps de débat sur les notions qui chapeautent le modèle de développement actuel et des temps d’écoute et d’échanges avec les habitant.e.s pour comprendre ce qui contribue au bonheur collectif d’après celles et ceux qui le pratiquent.
Ce travail s’est concrétisé par la rédaction collective d’un Glossaire du Bonheur Local Brut, lequel pose et expose de façon transparente les conventions sur lesquelles s’appuie le projet, servant ainsi de base de dialogue.
Pourquoi ce nom de Bonheur Local Brut ?
BONHEUR : pour le remettre au coeur de la cible des actions collective et de l’action publique, entendu dans son sens collectif.
LOCAL : parce que c’est dans les relations de confiance, d’interconnaissance et de proximité tant sociales qu’environnementales que les possibilités d’actions coordonnées sont possibles.
BRUT : et non pas net, car le sentiment de bien-être revient à chacune et chacun, l’action collective ayant pour seule ambition possible et objectivable d’en faciliter les conditions
Sur le chemin du Bonheur Local Brut…
En 2019, le PETR Figeac Quercy Vallée de la Dordogne a engagé un remaniement de son projet de territoire. En prenant le parti de questionner les logiques classiques de développement, fondées sur les flux économiques ou l’attractivité, les élus ont fait le choix d’un « pas de côté » : penser la vitalité d’un territoire à partir de ce qui en fait réellement la richesse pour celles et ceux qui y vivent. Cette orientation s’est trouvée renforcée par la crise sanitaire de 2020, qui a révélé la centralité de la qualité de vie, du lien social et de l’accès aux ressources de proximité.
C’est dans ce contexte qu’est né le projet Bonheur Local Brut (BLB), aujourd’hui devenu l’un des cinq chantiers structurants du projet de territoire du PETR. Le BLB ne constitue pas une démarche parallèle mais bien le fil rouge qui traverse et éclaire l’ensemble des politiques publiques territoriales : économie circulaire, autonomie alimentaire, habitabilité, transition écologique, participation citoyenne…
Son objectif est clair : redonner du sens à l’action publique en plaçant l’humain, le vivant et les solidarités locales au cœur de l’évaluation et de la transformation du territoire. En cela, le BLB s’inscrit dans une double ambition :
– Agir pour un territoire habitable, habité et désirable, où l’on choisit de rester, de revenir ou de s’installer ;
– Orienter les choix politiques et collectifs à partir des besoins réels exprimés par les habitants.
Portée par une équipe hybride composée d’élus, de techniciens, de citoyens, de chercheurs, la démarche a su se structurer méthodologiquement autour d’outils concrets : boussole territoriale, glossaire partagé, indicateurs co-construits, cartographie positive, mise en récit… Ce socle a permis de faire émerger un langage commun, de renforcer la coopération locale, et de donner une visibilité nouvelle aux ressources souvent invisibles de notre territoire.
Le Bonheur Local Brut ne vise pas à produire une donnée de plus, mais à renouveler en profondeur les indicateurs, les repères et les récits collectifs du développement. Il propose une approche systémique, vivante et évolutive, construite avec les citoyens et les acteurs locaux, afin de réconcilier qualité de vie et durabilité.
Cette approche se veut ouverte, évolutive et coopérative, à l’image du territoire qu’elle entend servir.
Le PETR FQVD cherche à concilier les enjeux des territoires, leurs potentialités, dans un cadre collectif d’expérimentation et d’appropriation grâce au BLB entre élus, techniciens, experts et citoyens.
A l’issue de différentes rencontres et échanges, en particulier avec les habitants, des marqueurs ressortent :
– Le temps, avoir du temps,
– La proximité avec les gens, les services, la nature,
– Protection des patrimoines, des paysages,
– La tranquillité, le calme,
– Alimentation locale et durable (installation de paysan.ne.s),
– L’accès à la culture, à l’art,
– Accès aux services, engagement et initiatives citoyennes à soutenir et à ne pas entraver,
– Accès aux soins.
Ces premiers travaux ont ainsi permis d’établir une boussole avec les principaux atouts et enjeux du territoire au regard du Bonheur Local Brut. Il s’agit de fournir des repères clairs et partagés pour :
Prioriser les politiques publiques en fonction des enjeux de bien-être collectif,
Valoriser les ressources locales, souvent invisibles dans les modèles classiques,
Soutenir des formes de développement plus durables et résilientes,
Créer un langage commun entre institutions, citoyens et acteurs socio-économiques.
Le BLB repose ainsi sur quatre grands thèmes comme points cardinaux de cette boussole. Ensemble, ils dessinent ce qui rend un territoire vivant, viable et agréable :
« Cultivons notre bonheur local, pour un territoire en vie et qui donne envie »
Les transformations doivent venir de parties prenantes aussi variées que les élus, les institutions, les acteurs économiques (de l’industrie, du tourisme, du monde agricole, de la gestion des espaces forestiers et prairiaux, des réseaux de distributeurs et consommateurs locaux, etc.), des associations, comme des habitants et usagers eux-mêmes, du fait des interdépendances qui sont en jeu.
Il s’agit d’amener une nouvelle vision à long terme, qui permettra de réduire les conflits, concilier, arbitrer, coopérer et anticiper les défis écologiques, économiques et sociaux toujours plus complexes.
La multiplication des usages — agriculture, énergie, logement, préservation de la biodiversité — accentue les risques de conflits locaux sur les ressources. À mesure que le climat se dérègle, ces tensions s’aggraveront, menaçant la mise en œuvre de projets pourtant vertueux. Chaque territoire français est confronté à des défis spécifiques selon ses ressources, son climat, son urbanisation et son tissu économique, c’est pourquoi nous parlons de bonheur LOCAL brut.
…nous ne sommes pas seuls : un réseau de partenaires qui travaillent les questions de transition et de bien-vivre, bien-être, de changement de modèle…
Cap bien-vivre et le carrefour des indicateurs : des ressources précieuses sur les questions d’indicateurs prenant en compte justice sociale et soutenabilité.
Un lien tissé avec le laboratoire LISST de Toulouse 2 autour du bien-vivre territorial.
La participation au programme REBONDS de la 27° Région, une recherche-action sur les changements de paradigme du développement économique
CARTOGRAPHIE POSITIVE DE TERRITOIRE
Les initiatives collectives pour les transitions, publiques comme privées, sont nombreuses sur le territoire.
Parfois méconnues ou menées de façon isolées, le premier objectif de la cartographie positive est de recenser et donner à voir les forces vives sur lesquelles le territoire peut compter.
Vous avez connaissance d’un projet, d’une démarche qui selon vous contribue au Bonheur Local ? Contactez-nous !

Pour plus d’informations et pour nous rejoindre, contacter Gabrielle JACQUES